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Bourse doctorale CNRS- CNRS doctoral fellowship

L’intention acoustique : choix et contraintes musicaux dans la France du 15e au 17e siècle.
Si les recherches sur les conditions de la pratique musicale en France du 15e au 17e siècle se sont enrichies de travaux remarquables, et si des scientifiques ont expérimenté de nouvelles manières de mesurer les effets sonores produits par des musiciens dans des édifices religieux, aucune tentative n’a encore été proposée pour associer ces deux champs de recherche et interroger ce qu’il conviendrait d’appeler l’intention acoustique en l’appliquant à un édifice aussi remarquable que Notre-Dame de Paris. Il s’agit de mettre en œuvre une approche qui conjuguera un travail heuristique sur des sources d’archives et sur des partitions, avec une démarche expérimentale qui rendra compte de l’effet sonore produit par les musiciens confrontés à la réalité matérielle de leur environnement. Comment les dispositifs architecturaux influencent-ils la composition et la performance musicales, et comment les dispositifs musicaux suscitent-ils des solutions architecturales ? Les études sur les dispositifs acoustiques (pots acoustiques notamment) montrent que ceux-ci peuvent être insérés dans l’objectif d’isoler les espaces ou de renforcer la voix des religieux ou des chantres. L’abbatiale de Montivilliers en est un exemple : les pots, la descente de la voûte et le rideau séparant l’espace monastique de l’espace paroissial sont utilisés à cet effet ; les textes disponibles, le cérémonial et le registre monastique apportent des éléments corroborant cette interprétation.
L’interdisciplinarité offre en outre la possibilité d’une compréhension phénoménologique globale. En prenant comme point de départ la façon dont les musiciens ont pu appréhender l’environnement dans lequel ils exécutaient de la musique, et en interrogeant la matérialité et la fonctionnalité des cadres liturgiques, comme les rideaux (tirés ou repliés selon les temps cérémoniaux), les pots (disposés dans l’intention d’aider ou de porter la voix des chanteurs), la clôture du chœur qui délimite un espace privilégié pour le chant (un jubé séparant le chœur de la nef centrale, un orgue plus ou moins distant, un mobilier de chœur réduisant les espaces), l’objectif ne consisterait pas seulement en la description ou restitution des espaces sonores. Il s’agit plutôt d’élaborer une approche méthodologique qui, ne s’arrêtant pas aux relevés volumétriques, sonores, matériels mais les conjuguant avec les autres paramètres/facteurs, entend parvenir à faire émerger l’intention des bâtisseurs, des commanditaires, des musiciens. Il conviendra en particulier d’analyser et de comparer les textes disponibles (cérémoniaux, registres divers) par des lectures musicologique et acoustique croisées. En ce sens, les terrains d’exploration déjà identifiés, permettront une comparaison avec la cathédrale de Notre-Dame de Paris tant en matière de méthode que de résultats.
Codirection Ph. Vendrix (UMR 7323 CESR, Tours) et J.-C. Valière (UPR 3346 Pprime, Poitiers).

Référence : UMR7323-MARMAS-004
Lieu de travail : TOURS
Date de publication : vendredi 8 juillet 2022
Nom du responsable scientifique : Philippe VENDRIX
Type de contrat : CDD Doctorant/Contrat doctoral
Durée du contrat : 36 mois
Date de début de la thèse : 1er octobre 2022
Quotité de travail : Temps complet
Rémunération : 2 135,00 € brut mensuel

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